Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Martiros Saryan

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Artist's rating and value

Le travail de Martiros Saryan est courant et très bien coté sur le marché des enchères. Ses œuvres suscitent un intérêt parmi les collectionneurs et les amateurs d'art, en particulier ceux qui apprécient la peinture rattachée à l’École de Paris.

Les pièces les plus recherchées sont les peintures de paysage. Ainsi, une œuvre signée Saryan peut atteindre des centaines de milliers d’euros aux enchères, comme son tableau The Poet (On the Foothills a Aragats), adjugé pour 642 700€, tandis qu’il était estimé entre 618 000 et 860 000€.  

On décèle un fort potentiel de hausse dans ses œuvres, en particulier ses paysages et ses natures mortes colorées peints à la tempera.

Order of value from the most basic to the most prestigious

Artist's style and technique

Le style et la technique de Martiros Saryan se caractérise par plusieurs influences et procédés. Sa peinture est un mélange entre le fauvisme français, l’art oriental et les traditions arméniennes. On retiendra de ce mélange une approche unique de la couleur.

Les nuances apposées sur la toile sont calculées à partir de couleurs pures, ce qui renforce l’intensité du traitement chromatique et de son impact sur l’œil du spectateur. Saryan remet en pratique dans sa peinture le scandale de la salle VII, notamment « l’orgie des tons purs » décrite par Louis de Vauxcelles lorsqu’il parlait du Salon d’Automne de 1905.

Il est également influencé par Paul Gauguin dans l’usage des couleurs intenses – mais aussi par l’expressionnisme européen dans le traitement des formes.

Sa palette se caractérise donc par des couleurs vives et pures, souvent non naturalistes, qui lui permettent de créer des contrastes forts entre tons chauds et tons froids afin d’accentuer l’expressivité de ses œuvres. Il créé des effets lumineux puissants afin de donner une impression de chaleur et d’énergie à ses toiles.

Son traitement de la lumière est assez original et travaillé, mélangeant plusieurs techniques et inspirations – il obtient ainsi une lumière éclatante et solaire qui inonde son tableau, et baigne les paysages et les figures qu’il représente.

Il met davantage l’accent sur la luminosité intérieure des couleurs plutôt que sur les ombres, ce qui lui permet d’opérer un traitement « orientaliste » de la lumière, afin de ses compositions correspondent le plus fidèlement possible à l’atmosphère de l’Arménie, d’où le peintre est originaire.

Sa technique picturale se matérialise par un pinceau libre et fluide, dont les touches sont visibles et dynamiques. La superposition de couleurs permet de créer une impression de profondeur et de mouvement, créant ainsi un léger relief des textures à la surface de la toile.

Le traitement des formes n’est pas toujours très précis, les formes sont simplifiées, parfois stylisées, afin d’aller à l’essentiel et ne pas noyer le spectateur dans trop d’informations techniques.

Les sujets avec lesquels il travaille sont souvent des paysages arméniens lumineux, des portraits expressifs, et des scènes de la vie quotidienne. L’influence des miniatures persanes se fait ressentir dans la composition des scènes.

Ces dernières sont donc équilibrées, bien souvent avec une dynamique de lignes diagonales qui permettent d’apporter davantage de structure, importante pour l’aspect rétinien et l’agencement des couleurs.

Grâce à la mise en place de toutes ses techniques, Martiros Saryan recherche une harmonie entre la retranscription du monde réel arménien et une certaine vision poétique de ce dernier.

La vie de Martiros Saryan

Martiros Saryan, ou Sarian (1880-1972), peintre arménien, naît en Russie, dans une famille arménienne issue de la diaspora. Il se forme à la peinture à partir de 1997 à l’école de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou, où il suit les cours de Valentin Serov et Constantin Korovine.

Il fait successivement partie des groupes la Rose écarlate et la Rose bleue, avec lesquels il expose son travail en Russie. En 1901, il se rend en Arménie russe, puis voyage dans l’Empire ottoman. Cela lui inspirera plusieurs iconographies et motifs dans ses toiles.

En 1915, soucieux du sort de son peuple, il passe du temps à Etchmiadzin, où il soigne et aide les rescapés du génocide arménien. Il participe également à l’organisation de la société des artistes arméniens. Il réalise sa première série pendant ce voyage, influencé par le symbolisme.

Après la révolution d’Octobre, l’artiste rentre en Russie puis s’installe en 1922 dans la république socialiste soviétique d’Arménie, pour laquelle il dessine les armoiries et le premier drapeau, et prend le poste de directeur artistique du musée d’État.

De 1926 à 1928, Martiros Sarian déménage à Paris, et produit de nombreuses toiles dont certaines aujourd’hui sont perdues. Il a l’occasion de les faire connaître lors d’une exposition privée. À son retour, il fut victime d’un accident assez dramatique pour son travail : deux ans de travail, soit 35 tableaux, ont été brûlées dans un incendie sur un navire à Constantinople.

Dans les années 30, de retour en Arménie, il travaille essentiellement sur la réalisation de paysages et de portraits. Cependant, le gouvernement n’aime pas le côté fauve de sa peinture, les couleurs trop vives et le caractère trop décoratif de ses toiles. C’est une période compliquée pour l’artiste qui refusera de réaliser le portrait de Staline.

Cependant, l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir lui redonne sa liberté, il peut à nouveau peindre et exposer comme bon lui semble. Il est décoré trois fois de l’ordre de Lénine et de d’autres ordres.

Il meurt en 1972 à Erevan, et sa maison est transformée en musée.

Focus sur Paysage d’Arménie, Martiros Saryan

Dans Paysage d’Arménie, Saryan représente un paysage baigné de lumière, qui imprime une vallée arménienne aux teintes assez flamboyantes. On peut y voir des montagnes en arrière-plan, souvent stylisées avec des dégradés de couleurs audacieux.

Il représente des arbres et des collines aux formes simplifiées, éléments sur lesquels il travaille surtout grâce à la couleur. L’atmosphère du tableau est paisible et chaleureuse, le but de l’artiste semble être de donner le plus de vie possible à ce paysage.

Les couleurs choisies sont vives et pures, dominées par les nuances de rouge, orange et jaune utilisées pour les sols et le collines.

Le bleu éclatant utilisé pour le ciel contraste avec les teintes chaudes du paysage, tandis que les jeux de lumière et de teintes saturées accentuent la vitalité de la scène.

Pour ce qui est de la technique, Saryan utilise un pinceau fluide et dynamique, se débarrassant du souci du détail hyperréaliste. Les formes sont simplifiées et stylisées, afin de faire ressurgir une vision davantage poétique que naturaliste.

Les couleurs sont appliquées en larges aplats, avec peu de transitions douces. La composition et la perspective sont agencées grâce à une composition équilibrée et une mise en scène dynamique de la nature. La perspective est simplifiée, parfois proche d’une vision décorative, comme on lui reprochait sous Staline.

L’élément central est mis en valeur par une opposition de couleurs vives, qui créent dans l’atmosphère et l’expressivité un sentiment de chaleur et de plénitude, qui est accentué par la lumière éclatante. Le paysage célèbre ainsi la beauté de l’Arménie en étant presque idéalisé.

L’approche de Martiros Saryan est une nouvelle fois ici proche du symbolisme, ce qui lui permet de dépeindre la nature comme un reflet de l’âme du pays, son but étant de transmettre en premier lieu l’émotion et l’intensité à travers la couleur.  

L’empreinte de Martiros Saryan sur sa période

Saryan s’impose comme un pionnier de l’art moderne arménien, et joue un rôle majeur dans la transformation de la peinture arménienne au XXème siècle.

Il introduit des couleurs vives, dans une approche souvent symboliste qui renouvellent la représentation du paysage, on retrouvera aussi cela chez Jean Carzou.

Il adapte l’héritage fauviste à la culture arménienne, mêlant l’orgie des tons purs à l’orientalisme, il développe un style unique où la couleur devient un élément expressif à part entière.

Ainsi, il dépasse l’influence occidentale en intégrant des motifs et une sensibilité typiquement arméniens. Profondément ancré dans sa culture et dans son pays, il devient une figure incontournable de l’identité culturelle arménienne.

Son rôle est également institutionnel, il bénéficie d’une reconnaissance officielle en devenant directeur du musée national des Beaux-Arts d’Arménie – s’imposant aussi comme une figure clé de la promotion de l’art dans son pays.

His signature

Les œuvres de Martiros Saryan ne sont pas toutes signées. Il est également possible qu’il s’agisse d’une copie ou que la mention se soit effacée avec le temps, c’est la raison pour laquelle l’expertise est primordiale.

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