Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Antoine Coypel

Antoine Coypel, huile sur toile

Artist's style and technique

Antoine Coypel (1661 – 1722) est un peintre du Grand Siècle tardif, qui se situe à la croisée du classicisme de Le Brun et des prémices du rococo.

Son œuvre reflète un mélange de grandeur et de sensualité, il unit la rigueur de la composition classique avec une expressivité plus libre et des coloris plus chaleureux. Il est indéniablement influencé par la peinture italienne, marqué par les Caravage, les Raphaël ainsi que les peintres vénitiens. Ce séjour à Rome a lieu dans sa jeunesse, et marquera durablement sa carrière.

Il privilégie les compositions théâtrales, organisant des scènes avec un sens du mouvement et du drame sans doute hérité de Rubens, et souvent dans des mises en scène spectaculaires.

Les lignes qu’il utilise sont souples et dynamiques. Contrairement à la rigidité du pur classicisme, ses contours sont plus fluides, au service de la narration. La palette qu’il utilise est chaude et lumineuse, il emploie des tons dorés, rosés, rouges et ocres qui confèrent à ses tableaux une atmosphère vibrante.

Les figures sont la plupart du temps idéalisées, avec des chairs souples, des gestes élégants et une certaine sensualité, surtout en ce qui concerne ses sujets mythologiques.

Il rend les drapés et les textures avec un grand soin, accordant une attention particulière au rendu des étoffes, qui sont souvent animées de plis complexes et de reflets subtils.

Il pratique les sujets et les genres les plus nobles, la peinture d’histoire, qu’il traite avec érudition et éclat, la peinture religieuse et mythologique, où il insuffle une humanité sensible, parfois émotive, qui le distingue des grands décorateurs de la génération précédente.

Peintre du roi en 1776, il participe à de grands décors (Galerie d’Hercule au Palais-Royal et plafond de la chapelle du château de Versailles, entre autres). Son œuvre s’impose aussi comme une préfiguration du rococo : par sa palette et son expressivité, il annonce les évolutions stylistiques du début du XVIIIème siècle.

Il s’impose ainsi comme l’un des grands artistes de son temps, à l’image de Claude Joseph Vernet, Anne-Vallayer Coster ou Guillaume Guillon Lethière.

La vie de Antoine Coypel  

Antoine Coypel naît à Paris en 1661, dans une famille d’artistes.

Fils de Noël Coypel, lui aussi un peintre d’histoire réputé, il acquiert très tôt une formation rigoureuse dans le goût du classique.

A 11 ans, il voyage à Rome avec son père, qui occupe le poste de directeur de l’Académie de France. Il y étudie les maîtres italiens (Raphaël, Titien, Le Caravage, Carrache), ce qui constitue une expérience déterminante pour sa sensibilité picturale.

De retour à Paris en 1676, il est admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1681, alors qu’il n’a que 20 ans.

En 1684, il est reçu académicien grâce au tableau Louis XIV couronné par la Victoire (tableau aujourd’hui disparu). Il est protégé par Philippe d’Orléans, alors futur régent, qui lui commande plusieurs décors, notamment ceux du Palais-Royal.

En 1690, il est nommé professeur à l’Académie, et recteur en 1707. Devenant premier peintre du Roi en 1716, sous Louis XV, il s’impose comme une figure prestigieuse à l’apogée de sa carrière.

Enfin à partir de 1714, il est nommé directeur de l’Académie royale, un rôle qui fait de lui une figure centrale de la vie artistique parisienne du début du XVIIIème siècle.

Pas seulement peintre, il mène aussi des activités littéraires puisqu’il écrit plusieurs discours et conférences sur la peinture, ce qui témoigne d’une pensée artistique nourrie de références artistiques et modernes.

Il est le défenseur d’un art où l’émotion, la couleur et le mouvement peuvent dialoguer avec la tradition classique.

Il meurt à Paris en 1722, à l’âge de 61 ans. Son fils, Charles-Antoine Coypel, devenant à son tour peintre, prolongera la dynastie. Il est aujourd’hui reconnu comme une figure de transition entre le classicisme rigoureux du Grand Siècle et la sensualité décorative du XVIIIème.

Focus sur Démocrite, Antoine Coypel, vers 1692

La toile de Coypel Démocrite, conservée au musée du Louvre, est une œuvre emblématique de son style et de ses ambitions intellectuelles.

Le sujet qu’il choisit est assez rare : Démocrite, philosophe grec connu pour sa théorie atomiste et son rire face à la folie des hommes, est représenté seul, dans une attitude méditative et ironique.

Le format choisi est resserré, Coypel opte pour une composition en demi-figure, recentrée sur le visage et les mains du penseur, créant un effet de proximité avec le spectateur.

Le sourire du philosophe est ambigu, il ne rit pas franchement mais esquisse un sourire fin, presque moqueur, certainement afin de traduire une réflexion intérieure assez complexe, entre sagesse et distance critique.

Le regard de l’artiste est assez perçant : ses yeux sont dirigés vers le spectateur ou perdus dans le vide, et renforcent le trouble intellectuel et la profondeur du personnage. Sa gestuelle est expressive, ses mains sont ouvertes, légèrement levées, et suggèrent un geste de commentaire ou de désillusion face au monde qu’il considère absurde.

Coypel fait beaucoup appel au clair-obscur, employant un éclairage théâtral venu de la gauche, qui fait vibrer le visage et sculpte les formes dans une atmosphère feutrée.

La palette de l’artiste est chaude et raffinée, les tons bruns, les rouges sourds et les beiges lumineux forment un camaïeu riche et enveloppant, dans la tradition caravagesque adoucie. Les textures (peau, barbe, étoffe) sont modulées et chaque matière est rendue avec soin, mais sans excès de détail, dans un style fluide et pictural.

A travers cette œuvre, Coypel fait référence aux modèles italiens, le traitement du visage rappelant le Titien et le Corrège, avec une douceur expressive qu’il mêle à une noblesse de posture.

Coypel démontre une ambition morale à travers cette œuvre, de faire du portrait de philosophe un exercice de peinture d’histoire condensée, qui allie pensée antique, émotion humaine et maîtrise picturale.

Recognizing the artist's signature

Antoine Coypel ne signe pas toujours ses toiles et beaucoup sur le marché son attribuée à ses suiveurs (cela ne veut pas dire que les tableaux n’ont aucune valeur). Quoi qu’il arrive, pour cet artiste, l’intervention d’un expert dédié est obligatoire.

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