Cote et valeur des tableaux et peintures d'Élise Bruyère

Élise Bruyère, huile sur toile

Style et technique de l’artiste Élise Bruyère

Élise Bruyère se spécialise au XIXème siècle dans le portrait et surtout la nature morte de fleurs, et est surtout connue pour son sens du détail dans ses portraits délicats et ses natures mortes, où elle fait preuve d’une grande maîtrise du rendu des matières.

Élève de Jean-Baptiste Jacques Augustin et de son père, Jean-Baptiste Bruyère. Elle bénéficie d’une formation soignée dans la tradition néoclassique mais aussi dans le portrait miniaturiste.

Son travail se distingue à son époque et aujourd’hui, par une précision dans le détail et une extrême finesse dans le traitement des étoffes, des fleurs, des objets, et avec une minutie héritée de la peinture flamande et hollandaise.

Sa palette de couleurs est douce et équilibrée, elle utilise des tons clairs et des camaïeux subtils, qui sont souvent baignés d’une lumière diffuse qui accentue la tendresse de ses sujets.
Elle a réalisé des portraits intimes et sensibles, dont peu sont aujourd’hui passés en vente, avec des figures souvent féminines, représentées avec élégance et retenue, dans une posture calme, au regard direct et sans excès d’expression, ce qui permet de renforcer leur présence.

Élise Bruyère, une trajectoire singulière

Élise Bruyère, née Elisabteh Henriette Nicole Le Barbier (on retrouve parfois ce nom sur la signature de ses tableaux) est une artiste peintre française née en 1776 à Paris et décédée en 1842 dans la même ville.

Elle est la fille de Jean-Jacques-François Le Barbier (1738 – 1836), écrivain, illustrateur et peintre renommé de scènes historiques françaises, qui a contribué à sa formation artistique.

Sa sœur, Henriette Le Barbier, était également peintre.

Elle a également étudié la miniature avec Jean-Baptiste Jacques Augustin, et a reçu les conseils de Jan Frans van Dael pour ses natures mortes florales, qui feront une grande partie de son succès et de sa renommée. Ce sont aujourd’hui les œuvres de l’artiste qui sont le plus présentes sur le marché de l’art.

Au début de sa carrière, elle se spécialise par conséquent dans les portraits et les natures mortes de fleurs, et expose régulièrement ses œuvres au Salon de Paris entre 1798 et 1844. Elle obtient une médaille de seconde classe en 1827 pour une peinture de fleurs, devenant de cette manière la première femme à recevoir cette distinction dans ce genre.

Dans les œuvres notables qu’elle a réalisées, on trouve par exemple Vase de fleurs (1836 – musée du Louvre), Fleurs dans un vase et branche de prunier sur une tablette de marbre (1817 – musée des Beaux-Arts de Lyon), Fleurs dans une corbeille (1833 – musée des Beaux-Arts de Rouen) et Portrait de Louis Bruyère (vers 1809 – 1815 – École nationale des ponts et chaussées).

Elle épouse Louis Bruyère (1758 – 1831), qui fut inspecteur général des ponts et chaussées et directeur général des travaux publics de Paris de 1809 à 1820. Dans sa descendance, on peut aussi citer Cécile Bruyère, qui fut la première abbesse de l’abbaye Sainte-Cécile de Solesmes.

Elle est décédée le 21 août 1842, à l’âge de 66 ans. Son travail fut dispersé lors d’une vente aux enchères l’année de sa mort. Aujourd’hui, ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées en France, mais beaucoup sont encore détenues par des acteurs privés.

Focus croisé : les vases de fleurs de Élise Bruyère et Anne-Vallayer Coster

Dans Vase de fleurs (1836 – musée du Louvre), Élise Bruyère présente une composition compacte et florale, dans laquelle le bouquet est centré, bien contenu dans le vase et posé sur une surface neutre, ce qui permet de créer un effet de stabilité et de retenue.

La palette douce utilisée par l’artiste (tons pastels, roses, blancs, verts) contribue à rendre une grande douceur, sans contrastes violents.

La lumière est diffuse, l’éclairage s’étale sur toute la composition, et fait ressortir la matière des pétales et les textures végétales.

L’artiste démontre ici une grande rigueur scientifique, dans la mesure où chaque fleur est identifiable, le style combine observation botanique et esthétique picturale.

L’arrière-plan se veut assez sobre, dans distraction, afin d’accentuer la délicatesse du sujet.

L’influence flamande est filtrée par la sensibilité du XIXème siècle, le réalisme est apaisé, plus tendre, et moins démonstratif que chez ses prédécesseurs.


Dans un autre Vase de fleurs (1775 – collection particulière), Anne-Vallayer Coster pense une composition théâtrale, avec des effets de débordement, des tiges qui dépassent du cadre, des fleurs penchées et une sensation de foisonnement.

La palette de l’artiste est vive et contrastée, les couleurs sont saturées, Vallayer-Coster joue sur les oppositions de rouge, jaune et bleu qui ont pour but de capter le regard.
Elle démontre par cette œuvre une grande maîtrise de la lumière dramatique.

L’éclairage qu’elle utilise est plus contrasté, avec des ombres nettes qui modèlent les formes et donnent du relief. Cette œuvre est le reflet d’une virtuosité technique époustouflante, toute la composition est pensée pour rechercher la brillance avec des effets de texture très poussés (pétales satinés, vases en métal).

Il y a une certaine influence du rococo dans le raffinement décoratif et le souci de plaire à une élite aristocratique. Vallayer-Coster affirme ainsi une identité féminine dans un genre réputé mineur, et impose la nature morte dans les Salons, malgré les préjugés.

A travers ces deux vases de fleurs, deux femmes artistes d’époques différentes, ont démontré leur maîtrise d’un genre traditionnellement réservé aux hommes ou considéré comme « mineur » (Henri-Fantin Latour l’a dominé pendant le XIXème siècle, et d’autres hommes comme Paul Aïzpiri l’ont largement exploité au XXème siècle).

Elles ont traité différemment la nature morte : Vallayer-Coster a privilégié l’éclat et la richesse tandis que Bruyère a préféré l’observation paisible et la sobriété. Chez Vallayer-Coster, la nature est abondante et spectaculaire, chez Bruyère, la nature est calme, classée et presque scientifique.

Leur rapport au réél diffère également : chez Vallayer-Coster, c’est l’effet qui est recherché, le luxe du sens, tandis que Bruyère s’approche d’une contemplation plus silencieuse.

Ces deux œuvres traduisent également le reflet des contextes culturels : alors que Anne Vallayer-Coster travaille pour une cour brillante (la Reine Marie-Antoinette), Bruyère peint dans une société plus bourgeoise, attentive au goût du détail.

Recognizing the artist's signature

Élise Bruyère signe souvent son nom en bas de ses dessins, ou de ses huiles sur toile. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Signature de Élise Bruyère

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