Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Cecilia Beaux

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Cote et valeur de l’artiste Cecilia Beaux     

Cecilia Beaux est une artiste connue des amateurs de toiles impressionnistes. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs américains, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 90€ et 326 250€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2019, son huile sur toile Ethel Page as Undine, a été vendue à hauteur de 326 250€, tandis qu’elle était estimée entre 53 000 et 70 000€. Sa cote est stable.

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Le style et la technique de Cecilia Beaux

Cecilia Beaux (1855 – 1942) est une portraitiste américaine impressionniste qui développe un style combinant la tradition américaine du réalisme avec l’élégance picturale européenne, notamment française.

Elle est souvent comparée à John Singer Sargent, et s’en distingue par une approche plus posée, analytique et intimiste du modèle. L’artiste utilise la peinture à l’huile avec une grande maîtrise, des empâtements légers, du glacis et des transitions douces entre les tons.

L’artiste travaille souvent avec des couches successives et un dessin de base rigoureux qu’elle hérité de sa formation académique à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, recherchant constamment l’unité totale et l’équilibre entre masse colorée et dessin.

La lumière est diffuse, douce et souvent latérale, permettant de sculpter les visages avec délicatesse, sans jamais durcir les traits. Elle travaille également le clair-obscur hérité des maîtres anciens, mais allégé par une palette claire et lumineuse et souvent dominée par des blancs, beiges et bleus froids.

Son œuvre montre un intérêt particulier pour les effets de tissu, de texture et de matière, qui donnent à ses tableaux une qualité tactile presque tangible. Elle ne cherche pas uniquement la ressemblance puisque ses portraits dégagent une dimension intérieure et une présence psychologique forte.

Les expressions de visage sont mesurées, les attitudes naturelles, souvent dans un cadre domestique et intellectuel, qui permet souvent de respecter la condition sociale ou intellectuelle du modèle.

Même si le travail de l’artiste est ancré dans une tradition classique, elle introduit dans sa peinture une sensibilité moderne, en captant l’individu dans sa vérité, sans emphase ni idéalisme. Elle rompt avec l’académisme strict en privilégiant l’observation, l’expression contenue et la vérité du geste ordinaire.

La vie de Cecilia Beaux

Cecilia Beaux est née en 1855 à Philadelphie, dans une famille d’origine française. Elle perd sa mère peu de temps après sa naissance, et est élevée par ses grands-parents dans un cadre cultivé qui l’encourage à l’apprentissage artistique.

Elle suit des cours de dessin à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, puis poursuit sa formation en autodidacte, tout en enseignant le dessin pour gagner sa vie. Elle étudie aussi brièvement en France en 1888 à l’Académie Julian, où elle découvre les maîtres européens et affine son style.

Elle commence à exposer à partir des années 1880, et reçoit très vite un accueil favorable de la critique américaine. Cecilia Beaux réalise des portraits de personnalités de la haute société, d’intellectuels, de scientifiques d’artistes, tout en conservant une démarche très personnelle.

Cecilia Beaux refuse le mariage pour se consacrer à son art, ce qui lui permet de mener une carrière libre, tournée vers l’excellence technique et l’observation. Elle devient l’une des premières femmes à enseigner à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, formant ainsi plusieurs générations d’artistes.

Considérée de son vivant comme la plus grande portraitiste américaine, elle est souvent comparée à Sargent, Whistler et Mary Casatt. Elle voyage régulièrement en Europe (France, Italie, Angleterre) afin d’étudier les maîtres anciens et contemporains.

Les séjours qu’elle effectue à Paris renforcent son goût pour la composition raffinée, la lumière nuancée et le portrait psychologique, dans la tradition des peintres français. Elle continue à peindre jusqu’à un âge avancé malgré des problèmes de santé.

L’artiste publie ses mémoires, Backgroung with Figures, en 1930, dans lesquelles elle revient sur sa vie d’artiste femme dans un monde dominé par les hommes. Elle meurt en 1942, âgée de 87 ans.

Elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des grandes figures de l’art américain, et une pionnière de la reconnaissance institutionnelle des femmes artistes.

Focus sur Sita and Sarita (Jeune fille au chat), Cecilia Beaux

Cecilia Beaux représente dans ce tableau (huile sur toile – environ 127 x 101 cm) réalisé entre 1893 et 1894 une jeune fille (sa cousine) qui tient un petit chat noir dans ses bras. Les deux regards, celui de la jeune fille et du chat, regardent le spectateur.

Elle structure le portrait en buste, légèrement décentré, cadré à mi-corps dans une posture calme et frontale. L’arrière-plan est réduit à un fond clair, presque neutre, ce qui accentue la silhouette sombre et l’intensité des regards.

Des masses sont présentes et très contrastées (blancs lumineux, noirs profonds) qui structurent le tableau de façon graphique. La jeune fille et le chat regardent tous deux droit vers l’extérieur du cadre, créant une dualité troublante entre l’humain et l’animal.

Le chat semble refléter des émotions de la jeune femme, renforçant ainsi le mystère et la densité du portrait. L’expression du modèle, retenue et distante, contribue à l’atmosphère de tension calme.

La palette est réduite mais extrêmement raffinée avec du noir, de l’ivoire, des touches d’ocre et de rose pâle dans le visage. La lumière vient de face, et lisse les surfaces sans les aplatir, et modèle le visage avec une grande subtilité. Le contraste entre la robe noire et le fond clair créé un effet presque sculptural.

Les touches sont précises et fusionnées, avec une absence de textures visibles, ce qui confère au tableau une grande clarté visuelle. Le dessin est rigoureux dans la structure du visage, mais liberté dans les matières textiles et les ombres, qui adoucissent l’ensemble.

Cette œuvre montre un rapport délicat entre maîtrise académique et poétique de l’attente et du silence. Le tableau est à double lecture, puisqu’il est à la fois un simple portrait mondain mais peut aussi s’interpréter comme une allégorie du féminin, de la solitude et de l’intériorité.

Beaux propose ici un portrait sans idéalisation ni anecdote, tendu en réalisme psychologique et retenue affective. La modernité est discrète, une femme regardant, plutôt que regardée, avec un chat comme double.

L’empreinte de Cecilia Beaux sur sa période

Cecilia Beaux s’impose comme la première femme portraitiste de renom aux États-Unis, dans un domaine alors largement dominé par les hommes en particulier dans le portrait d’apparat.

Son travail est salué par la critique comme égal, voire supérieur à ses homologues masculins, notamment John Sargen ou William Merritt Chase.

Elle est la première femme à enseigner à plein temps à la Pennsylvanie Academy of the Fine Arts (1895) devenant ainsi un modèle pour des générations d’artistes américaines.

A une époque où l’art américain est tiraillé entre académisme, impressionnisme et art décoratif. Beaux maintient un équilibre subtil entre tradition et modernité. Elle défend un portrait psychologique, sans emphase, qui privilégie vérité intérieure à la virtuosité mondaine.

Son style mesuré et élégant devient ainsi une référence pour ceux qui cherchent une alternative au clinquant et à la mise en scène du prestige social. Cecilia Beaux voyage régulièrement en Europe, expose à Paris, Londres, Venise et agit comme une ambassadrice du goût américain cultivé.

Elle incarne l’ouverture intellectuelle d’une élite américaine tournée vers la France, à une période où existaient des tensions entre conservatisme et modernité dans le monde de l’art.

C’est une pionnière du statut professionnel des femmes artistes, elle refuse les conventions sociales qui limitent les femmes à la sphère domestique, elle est célibataire, indépendante, enseignante et mène une carrière libre.

Son exemple inspire d’autres artistes femmes à vivre leur art sans pilier aux rôles assignés (notamment Violet Oakley, Elizabeth Shippen Green, Yvonne Canu et Berthe Morisot)

Dans ses mémoires, elle s’exprime sur sa condition dans ses mémoires publiés en 1930, devenus un texte important dans l’histoire sociale de l’art. Son œuvre a connu une période d’oubli relatif au milieu du XXème siècle.

Recognizing the artist's signature

Cecilia Beaux ne signe pas nécessairement ses œuvres. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

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