Rating and value of works, drawings, paintings by Emile Bernard

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Artist's rating and value

Émile Bernard est un artiste important du symbolisme, à l’origine d’une production picturale considérable. La valeur marchande des œuvres d'Émile Bernard sur le marché de l'art est donc extrêmement élevée, en particulier pour ses œuvres symbolistes.

Les prix que les œuvres atteignent sur le marché des enchères s’échelonne entre 10 et 2 705 600€, un écart conséquent mais qui en dit beaucoup sur la valeur qui peut être attribuée au travail de Émile Bernard.

Ainsi, une œuvre signée de sa main peut atteindre des millions d’euros aux enchères comme le témoigne son tableau Bretonnerie, adjugé plus de 2 millions d’euros en 2022.

Order of value from the most basic to the most prestigious

Artist's style and technique

Influencé par le synthétisme et le cloisonnisme, Émile Bernard développe une esthétique où la simplification des formes et l’aplat des couleurs deviennent des principes fondamentaux.

Ses œuvres, évoquant à la fois l’art des vitraux médiévaux et les estampes japonaises, se distinguent par un tracé ferme, qui délimite les formes au moyen de contours marqués.

Cette approche, qui rejette l’illusionnisme et la perspective traditionnelle, confère à ses compositions une force graphique singulière, où chaque élément semble inscrit dans un espace réduit à sa plus stricte organisation. 

Si l’aquarelle sur papier reste sa technique de prédilection, Émile Bernard ne cesse d’expérimenter, alternant entre l’encre, le fusain et le lavis, explorant les subtilités du trait et du contraste.

Il cherche à aller au-delà du rendu mimétique pour atteindre une expression plus intérieure, où la couleur et la ligne suffisent à évoquer une émotion, une atmosphère.

Ses choix chromatiques audacieux, où les tons purs sont appliqués en aplats, traduisent une volonté de synthèse formelle, renforcée par une absence de modelé et de perspective illusionniste. 

Aux côtés de Paul Gauguin, Émile Bernard s’impose comme l’un des chefs de file du synthétisme. Ce courant, en rupture avec l’impressionnisme, repose sur une stylisation extrême du motif : l’espace est aboli, les formes sont volontairement schématisées, et la couleur devient un élément structurant plutôt qu’un simple outil descriptif.

Sa palette, dominée par les verts profonds, s’accompagne de jaunes vibrants, de rouges puissants et de bleus denses, appliqués sans dégradé, selon une logique décorative.

Dans cette quête d’épure, il synthétise ses compositions jusqu’à ne conserver que l’essentiel, délaissant le détail superflu au profit d’une lisibilité immédiate. 

Cette approche radicale confère à son œuvre une puissance synthétique qui influencera durablement les avant-gardes du XXe siècle.

À travers son travail sur la couleur et la ligne, Bernard pose ainsi les bases d’une modernité picturale qui, loin de se cantonner au postimpressionnisme, annonce déjà certaines recherches fauves et expressionnistes.

The life of Émile Bernard

Émile Bernard (1868-1941) entame des études à l'École des Arts Décoratifs avant d’intégrer, à seize ans, l’atelier de Fernand Cormon, un lieu de formation incontournable où se croisent de nombreux artistes d’avant-garde.

Il y fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec et Louis Anquetin, avec qui il partage une fascination pour l’expérimentation picturale. Cependant, son tempérament rebelle et son refus de se conformer aux enseignements académiques lui valent une exclusion après seulement deux ans.

Cet événement marque un tournant : il quitte Paris et entreprend un voyage initiatique à pied à travers la Normandie et la Bretagne, s’arrêtant à Pont-Aven où il rencontre Paul Gauguin.

Cette rencontre, décisive pour son évolution artistique, précède de peu celle de Vincent van Gogh, qui influence son passage au pointillisme, une période où il s’attache à la décomposition optique de la lumière à travers de petites touches juxtaposées. 

Rapidement, Bernard se détourne du pointillisme au profit d’une approche plus synthétique. Il met alors au point, aux côtés de Louis Anquetin, le cloisonnisme, un style caractérisé par de larges aplats de couleurs cernés de contours épais, évoquant les émaux médiévaux et les estampes japonaises.

Cette nouvelle esthétique, en rupture avec l’impressionnisme, trouve un écho particulier à Pont-Aven, où elle influence profondément Paul Gauguin.

Ensemble, ils affinent les principes du synthétisme, qui vise à exprimer une vision simplifiée et décorative de la réalité, privilégiant l’aplat, la stylisation et la subjectivité de la couleur. 

En 1891, Bernard rompt brutalement avec Gauguin, l’accusant de s’approprier les découvertes esthétiques qu’ils avaient développées conjointement. Ce conflit marque la fin de leur collaboration et précipite un tournant dans sa carrière.

En 1893, il quitte la France pour s’installer en Égypte, où il demeure une décennie. Fasciné par l’Orient, il se consacre alors à une peinture orientaliste, moins étudiée aujourd’hui que ses œuvres synthétistes, mais qui témoigne d’une recherche approfondie sur la lumière et la composition.

Cette période, marquée par une palette plus chaude et des scènes de genre empreintes d’un exotisme réinterprété, reste encore méconnue du grand public. 

De retour en France en 1904, Bernard cherche à renouveler son langage pictural et se rapproche de Paul Cézanne, dont l’influence l’incite à une approche plus structurée de la forme.

Il abandonne progressivement le modernisme pour se tourner vers un classicisme inspiré des primitifs italiens et des grands maîtres vénitiens de la Renaissance.

Son goût pour l’histoire de l’art s’exprime également dans sa passion pour le Moyen Âge, qui le pousse à entreprendre la restauration d’un manoir médiéval en Bretagne.

Cette fascination pour l’esthétique médiévale se retrouve dans son œuvre, notamment à travers l’utilisation de compositions frontales, de motifs ornementaux et d’un dessin aux contours nets, en écho à l’art des enluminures et des vitraux.

Entre rupture et réinvention, Bernard traverse les courants sans jamais s’y enfermer, conservant une indépendance qui fait de lui une figure singulière de la modernité picturale.

Focus sur Les bretonnes dans la prairie, Émile Bernard

Les Bretonnes dans la prairie illustre parfaitement l’approche novatrice d’Émile Bernard. L’artiste applique ici la technique du cloisonnisme, qu’il développe avec Louis Anquetin, et qui se distingue par des aplats de couleurs cernés de contours sombres.

Ce procédé, inspiré des émaux médiévaux et des estampes japonaises, marque une rupture avec l’impressionnisme en rejetant le modelé et la perspective illusionniste.

Sur la toile, des jeunes femmes en coiffe bretonne sont assises dans une prairie aux teintes franches, où le vert éclatant des herbes contraste avec un ciel aux nuances plus douces. Bernard ne cherche pas à capter les effets changeants de la lumière mais à structurer son espace par la couleur et la ligne.

Loin d’une description réaliste, la scène se veut synthétique, presque décorative. L’absence de détails superflus et la stylisation des figures confèrent à l’ensemble une force graphique qui influencera profondément l’École de Pont-Aven et le symbolisme naissant.

À travers cette œuvre, Bernard s’affirme comme l’un des pionniers d’une peinture nouvelle, où la simplification des formes et la primauté de la couleur redéfinissent les codes du langage pictural.

Émile Bernard's imprint on his period

Émile Bernard s’impose comme une figure clé des avant-gardes de la fin du XIXe siècle, à la croisée des courants qui redéfinissent la peinture moderne.

Son rôle dans l’émergence du cloisonnisme et du synthétisme influence durablement l’évolution de l’art post-impressionniste, notamment à travers son association avec Paul Gauguin et l’école de Pont-Aven.

Par sa volonté de rompre avec la représentation illusionniste et d’imposer une approche plus décorative et stylisée, il ouvre la voie à une redéfinition du langage pictural qui trouve un écho dans l’Art nouveau et, plus tard, dans certaines expérimentations fauves.

Si son apport théorique et esthétique est parfois éclipsé par celui de Gauguin, il demeure un précurseur, dont la simplification des formes et la force expressive des couleurs annoncent les recherches de l’art moderne.

Son influence dépasse d’ailleurs le champ pictural : ses écrits sur l’art, ses correspondances avec Van Gogh et Cézanne, ainsi que sa quête d’un classicisme renouvelé font de lui un passeur entre tradition et modernité.

Aujourd’hui, son œuvre reste un jalon essentiel pour comprendre la transition entre la fin du symbolisme et l’émergence des avant-gardes du XXe siècle.

His signature

Although there are variations, here is a first example of its signature:

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