Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Marie Aimée Lucas Robiquet

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Cote et valeur de l’artiste Marie Aimée Lucas Robiquet

Considérée comme l’une des protagonistes les plus importantes de l’orientalisme au XXème siècle, Marie Aimée Lucas Robiquet laisse derrière lui un répertoire artistique unique empreint de l’esprit artistique colonialiste.

Cet héritage se compose de peintures qui sont majoritairement des huiles sur toiles. A présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses peintures et autres oeuvres sont particulièrement prisées, notamment par les acheteurs français et américains, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 150€ et 287 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Marie Aimée Lucas Robiquet.

En 2021, une composition polychrome intitulée L’enrichissement par le savoir a été vendue à hauteur de 275 000€, tandis qu’elle était estimée entre 200 000 et 400 000€.

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Style et technique de l’artiste Marie Aimée Lucas Robiquet

Marie Élisabeth Aimée Robiquet (1858 – 1959) est une artiste orientaliste française formée dans la tradition académique, active entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème.

Elle adopte dans son œuvre une exécution précise, un dessin solide et une grande attention aux volumes. Son pinceau se fait parfois plus libre dans les arrière-plans, adoptant un trait fluide, presque impressionniste, surtout dans ses paysages désertiques ou ses ciels d’Afrique du Nord.

Elle joue sur des effets de contraste entre figures nettes et décors plus esquissés, dans le but de dynamiser ses scènes. Sa palette est chaude et lumineuse, adaptée aux scènes orientales. Elle se distingue par l’usage de tons sableux, ocres, rouges brûlés et blancs cassés, très adaptés aux ambiances sahariennes.

Marie Aimée Lucas Robiquet excelle dans les effets de lumière rasante, typiques du sud, et dans le rendu de la poussière, du vent et du soleil voilé. Les tissus et parures sont souvent traités avec un souci du détail chromatique : turbans, haïks et burnous sont peints avec une grande richesse de textures.

Les personnages (femmes berbères, enfants, cavaliers, mendiants) ne sont pas idéalisés mais traités avec respect, dans une veine presque ethnographique. Elle se distingue des orientalistes masculins par une approche plus empathique, moins sexualisée et plus proche de l’observation du quotidien.

Son regard se porte souvent sur les gestes simples, les moments de repos ou les scènes de marché, à la manière d’un carnet de voyage. Ses compositions sont souvent centrées et stables, la plupart du temps en format horizontal, avec un point de fuite net qui organise l’espace.

Le dessin reste précis, surtout pour les visages et les mains, ce qui renforce l’aspect documentaire de ses œuvres. Elle prépare avec soin ses grands fonds, avec des sous-couches en tons moyens qui donnent une chaleur à l’ensemble.

L’artiste pratique également le dessin à la plume ou au fusain en préparation, même si peu d’esquisses sont aujourd’hui conservées. Elle est influencée par l’École d’Alger (établie par Dinet, Fromentin et Girardet) mais s’en démarque par son regard féminin.

Sa peinture est parfois comparée à celle de Lucien Simon ou Étienne Dinet, mais elle reste cependant moins narrative et plus centrée sur la présence humaine. Son style évolue peu au fil des décennies, et conserve une constance esthétique classique tout en absorbant quelques accents modernes dans la touche.

La vie de Marie Aimée Lucas Robiquet

Marie Aimée Lucas Robiquet est née en 1858 à Avranches, en Normandie, dans une famille bourgeoise. Peu d’éléments précis sont disponibles sur ses premières années, mais elle suit une formation artistique approfondie, probablement à Paris.

Elle reçoit l’enseignement d’artistes privés ou d’ateliers féminins, comme cela était courant pour les femmes de son époque. Elle commence à exposer au Salon de la Société des artistes français dès les années 1880.

Elle se fait très vite remarquer pour ses scènes de genre et de portraits, avant de se tourner vers l’orientalisme, qui est alors un domaine très en vogue. A une époque où les femmes artistes sont encore peu visibles, elle parvient à se faire une place grâce à la qualité de sa facture et à l’originalité de son regard.

Elle voyage à plusieurs reprises en Algérie, au Sahara et en Tunisie, probablement à partir des années 1890. Ces séjours lui permettent de peindre sur le motif, ce qui distingue son œuvre de l’orientalisme d’atelier.

Elle s’immerge ainsi dans la vie locale et capte des scènes de marché, de repos et de vie quotidienne qu’elle restitue avec un sens rare de l’observation. Elle expose régulièrement au Salon jusqu’aux années 1920, recevant plusieurs mentions et distinctions honorifiques.

Ses œuvres sont également présentées à l’étranger, notamment en Angleterre et en Belgique, dans le cadre d’expositions internationales. Même si elle est peu médiatisée, elle est appréciée par les amateurs d’art colonial et les collectionneurs privés.

Elle continue à peindre jusqu’à un âge avancé, bien que sa production diminue après la Première Guerre Mondiale. Elle meurt à plus de 100 ans, ce qui fait d’elle une figure à cheval entre trois générations d’artistes.

Son nom tombe ensuite dans l’oubli, avant d’être redécouvert grâce à l’intérêt récent pour les femmes orientalistes. Son œuvre est aujourd’hui revalorisée dans les catalogues d’exposition et dans les ventes aux enchères où ses toiles sont recherchées.

Elle est considérée comme l’une des rares femmes ayant su aborder l’Orient avec sérieux, respect et engagement artistique, aux côtés de d’autres comme Marguerite Delorme, en échappant aux stéréotypes dominants. Ses tableaux figurent dans plusieurs collections publiques et privées, notamment en France et en Afrique du Nord.

Focus sur Scène de marché au Sahara, vers 1900 – 1910  

Ce titre est utilisé de façon générique par l’artiste, qui nomme plusieurs de ses toiles de la sorte. Les dimensions sont variables selon les versions mais il s’agit souvent de grands formats (environ 80 x 120 cm).

La scène représente un groupement de femmes et d’enfants dans un marché saharien, au pied de bâtisses en prisé ou de palmiers. La scène est dominée par des figures vêtues de haïks, djellabas ou burnous blancs, ocre ou bleus, représentées dans des attitudes de discussion ou d’attende.

Il n’y a aucun exotisme forcé : la scène semble prise sur le vif, d’un point de vue proche, presque documentaire. Elle utilise des tons sablés et lumineux, dominés par les ocres dorés, les bruns rouges et les blancs crayeux.

Elle met également en place un effet de contre-jour ou la lumière zénithale vient souligner la sécheresse de l’air et le modelé des vêtements. Le ciel est souvent rendu en lavis vaporeux, sans détails excessifs, pour laisser respirer la composition.

Les détails des visages et des mains sont finement modélisés, mais sans maniérisme : le traitement reste sobre. Le sol est souvent rendu par des touches hachurées ou croisées, mêlant poussière, sable et ombres discrètes.

Contrairement à d’autres peintres orientalistes, Lucas Robiquet évite les scènes de harem ou les fantasmes coloniaux. Elle peint le quotidien des femmes, souvent ignorées des regards masculins. L’œuvre se distingue par une neutralité bienveillante, un regard attentif sur les gestes simples : c’est un témoignage plus qu’une fiction.

L’absence de hiérarchie dans la composition (aucun personnage central n’est héroïsé) donne un caractère égalitaire et apaisé à la scène. Cette œuvre illustre parfaitement l’engagement de l’artiste dans une vision de terrain, fondée sur l’expérience directe et non sur les stéréotypes.

Les collectionneurs contemporains valorisent ces toiles pour leur qualité technique, leur authenticité documentaire et leur position rare de femme artiste sur le terrain oriental.

Reconnaître la signature de Marie Aimée Lucas Robiquet

Souvent, les peintures de Marie Aimée Lucas Robiquet sont signées en bas du tableau.

Knowing the value of a work

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