Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Marguerite Delorme

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Cote et valeur de l’artiste Marguerite Delorme

Considérée comme l’une des protagonistes les plus importantes de l’orientalisme au XXème siècle, Marguerite Delorme laisse derrière lui un répertoire artistique unique empreint de l’esprit artistique colonialiste.

Cet héritage se compose de peintures qui sont majoritairement des huiles sur toiles. A présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses peintures et autres oeuvres sont particulièrement prisées, notamment par les acheteurs français et marocains, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 10€ et 3 700€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Marguerite Delorme.

En 2018, une composition polychrome intitulée Marrakech, vue de l’Atlas, de la terrasse de l’hôtel Tazi, printemps, datant de 1940 a été vendue à hauteur de 2 000€.

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Style et technique de l’artiste Marguerite Delorme

Marguerite Delorme (1878 – 1946) appartient à une génération d’artistes qui, contrairement à certains de leurs prédécesseurs romantiques ont voyagé sur place, dans leurs principales sources d’observation : Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte…) et peint d’après observation directe.

Son style se distingue par une grande attention au réel, aux expressions et aux postures, aux costumes et à la lumière, sans pour autant tomber dans l’imagerie exotique excessive.

L’artiste de rapproche d’une peinture ethnographique sensible, souvent axée sur la scène de genre. Son dessin est ferme et descriptif, hérité de son enseignement académique (élève de Tony Robert-Fleury et Eugène Carrière).

Les contours sont marqués mais sans dureté, et les compositions sont souvent équilibrées et centrées sur une figure ou un groupe, dans des espaces lisibles. Elle privilégie un format moyen à grand, adapté aux scènes de vie ou portraits en pied.

Ses tableaux sont marqués par une palette chaude et terreuse : ocres, rouges brunis, verts atténués, et bleus profonds, qui évoquent les tons naturels des architectes, tissus et peaux du Maghreb.

Marguerite Delorme traite la lumière avec une grande justesse : pas de clair-obscur spectaculaire mais une lumière diffuse et solaire qui enveloppe le sujet. La couleur est appliquée de manière souple, par couches superposées en larges touches fondues.

Delorme se spécialise ainsi dans les portraits de femmes et d’enfants, les scènes de rue, les marchés, la vie domestique et le monde arabo-berbère. Les figures qu’elle représente sont souvent calmes, dignes, absorbées dans une tâche et jamais caricaturales ni décoratives.

Elle représente des moments ordinaires comme une jeune femme au tissage, un enfant au seuil d’une maison ou encore un vieillard assis en silence.

Si Delorme s’inscrit dans la tradition orientaliste, elle s’en distingue aussi par une approche sobre, sans fétichisation du pittoresque.

Son regard et son ton sont respectueux, attentifs, presque fraternels, ce qui donne à ses toiles une qualité poétique et humaine, plus que coloniale. Elle fait aussi retranscrire une forme d’orientalisme de la présence, moins fantasmé et plus incarné.

La vie de Marguerite Delorme  

Marguerite Delorme (1876 – 1946) est une artiste orientaliste française du XXème siècle. Elle naît à Paris en 1876, dans un milieu cultivé. Formée à l’Académie Julian, elle reçoit un enseignement académique rigoureux, notamment auprès de Tony Robert-Fleury et Eugène Carrière.

Elle fait partie des femmes artistes qui, à la fin du XIXème siècle, ont pu accéder à une formation professionnelle malgré les limites imposées par les institutions officielles. Elle commence à exposer dès les années 1890, et participe à de nombreux Salons parisiens, notamment le Salon des Artistes Français, où elle est régulièrement récompensée.

Elle est très vite remarquée pour ses scènes de genre et ses portraits, d’abord en France puis dans les colonies. Delorme reçoit plusieurs médailles et commandes publiques, ce qui permet de confirmer sa reconnaissance institutionnelle dès les premières décennies du XXème siècle.

A partir des années 1910, elle voyage dans les pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc, mais aussi en Égypte). Elle y séjourne longuement, et peint sur le motif, à l’écart des clichés orientalistes européens.

Son œuvre de cette période se concentre sur des scènes de la vie quotidienne, avec une attention sincère aux personnes qu’elle rencontre, notamment les femmes et les enfants.

Marguerite Delorme ne s’est jamais mariée et a consacré toute sa vie à la peinture. Elle vit entre Paris et l’Afrique du Nord, alternant à la fois expositions, résidences et travaux sur commande.

Elle est une figure rare d’une femme peintre orientaliste active sur le terrain, et incarne une position singulière dans un genre dominé par des artistes masculins.

L’artiste a continué d’exposer jusqu’à la fin de sa vie, et est morte en 1946 à Paris. Son œuvre est tombée dans un oubli relatif après la Seconde Guerre mondiale, comme beaucoup d’artistes orientalistes.

Marguerite Delorme est redécouverte aujourd’hui dans le contexte d’un regain d’intérêt pour les femmes artistes et les orientalistes alternatifs. Elle est reconnue pour la finesse de son regard et la qualité de sa technique, même si elle est moins célèbre que d’autres orientalistes comme Henri Pontoy, Jacques Majorelle ou Charles Théodore Frère.

Focus sur Jeune Marocaine assise devant la porte, Marguerite Delorme, vers 1925

Cette huile sur toile réalisée vers 1925 par Marguerite Delorme, de format moyen, représente une jeune fille en habit traditionnel, assise à même le sol devant une porte blanche aux motifs sculptés.

La figure est placée de face, les jambes repliées, et les mains posées sur les genoux, avec un regard discret et non frontal. Elle est vêtue d’un cafta, coloré, souvent dans des tons bleus ou bruns et porte un voile léger sur les cheveux.

Son attitude est calme, sans affectation ni anecdote, dans une posture d’attente ou de repos, marquée par la dignité. La touche de l’artiste est souple, le dessin sous-jacent est construit de manière rigoureuse, avec un usage des couleurs qui sont sobres et chaleureuses (ocre, terre de Sienne, bleu grisé et crème).

La lumière douce vise à créer des vibrations sur les plis du vêtement et souligne la texture de la pierre et du bois de la porte. Il n’y a pas d’arrière-plan complexe, tout est concentré sur le dialogue entre la figure, la matière du mur et l’ombre projetée.

L’œuvre évite tout orientalisme racoleur, puisqu’il n’y a pas de mise en scène théâtrale, pas de poses sensuelles ni de décor trop chargé. Le tableau capte un instant de vie avec un regard affectueux et retenu, typique de l’orientalisme de présence de Delorme.

Le motif de la porte fermée et de la figure assise évoque un monde intérieur préservé, silencieux et respecté par l’artiste.

Jeune Marocaine assise devant la porte est l’un des sujets les plus repris dans ses expositions des années 1920-1930, sous plusieurs variantes. Elle illustre parfaitement le ton juste, humain et délicat de Delorme dans ses scènes nord-africaines.

Ce tableau reste un exemple fort de la possibilité d’un orientalisme non exotique et à hauteur de regard.

Reconnaître la signature de Marguerite Delorme  

Souvent, les peintures de Marguerite Delorme sont signées en bas à gauche du tableau.

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