Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Jules Lefebvre

Jules Lefebvre, huile sur toile

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Cote et valeur de l’artiste Jules Lefebvre  

Jules Lefebvre est un peintre et dessinateur français, reconnu en l’occurrence sous le Second Empire et la troisième République.

Ses œuvres les plus prisées sont ses huiles sur toile, et le prix auquel elles se vendent sur le marché s’échelonne entre 50 et 135 800€, un écart conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Jules Lefebvre.

En 2008, une huile sur toile intitulée Morning glory, datant de 1879, s’est vendue à hauteur de 135 800€, tandis qu’elle était estimée entre 53 000 et 68 000€.

Order of value from a simple work to the most prestigious

Technique used

Results

Drawing - watercolor

De 50 à 6 400€

Print - multiple

De 100 à 9 900€

Paint

De 200 à 135 800€

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Artist's style and technique

Avec Jules Lefebvre, la peinture académique trouve l’un de ses plus fervents défenseurs. Son style repose avant tout sur une rigueur du dessin, où la ligne se veut irréprochable, précise, sculptant les formes avec une limpidité qui évoque l’héritage ingresque.

À cette exactitude graphique s’ajoute une science du modelé, tout en dégradés fondus, donnant aux carnations une douceur nacrée, presque irréelle. La lumière, soigneusement maîtrisée, caresse les volumes sans heurt, enveloppant les figures d’un éclat diffus, sans brutalité ni contrastes marqués.

Il ne s’agit pas d’une lumière qui dramatise, mais d’une lumière qui révèle, soulignant la perfection idéalisée des corps féminins, thème central de son œuvre.

Le traitement des drapés, quant à lui, se distingue par une finesse d’exécution qui prolonge la leçon des maîtres classiques : plis souples, savamment ordonnés, intégrés à la composition avec une logique impeccable.

La composition elle-même suit des principes stricts d’équilibre et de pondération, où chaque élément s’agence avec une clarté mathématique, évitant l’anecdote, rejetant l’inattendu. Lefebvre ne cède pas aux audaces de son époque.

Là où d’autres cherchent la vibration de la touche ou l’éclatement des formes, il perfectionne, il polit, il élève. Son art, ancré dans la tradition, poursuit un idéal de beauté intemporelle, où la précision technique s’allie à une recherche inlassable d’harmonie.

La vie de Jules Lefebvre

En 1836, Jules Lefebvre naît à Tournan-en-Brie, en Seine-et-Marne. Il appartient à cette génération de peintres qui, après Ingres et Flandrin, perpétuent un idéal de perfection formelle, ancré dans la tradition académique.

Élève de Léon Cogniet à l’École des beaux-arts, il se forme à la rigueur du dessin et à l’exigence du modelé, héritage direct du néoclassicisme. Le Prix de Rome, qu’il remporte en 1861 avec La Mort de Priam, lui ouvre les portes de la Villa Médicis.

Là, il étudie les maîtres de la Renaissance, affine sa science des volumes et développe cette facture lisse et précise qui caractérisera toute son œuvre. 

De retour en France, il s’impose rapidement au Salon. Le succès de La Vérité, en 1870, scelle sa réputation. La figure féminine y est idéalisée à l’extrême, le modelé d’une douceur impeccable, le dessin d’une exactitude presque sculpturale.

Lefebvre maîtrise l’art du nu avec une minutie qui le rapproche de Bouguereau, mais son pinceau, plus subtil, cherche davantage la grâce que l’éclat virtuose.

L’Académie, séduite par cette peinture d’une pureté sans faille, l’élève au rang de maître. Ses figures mythologiques et allégoriques, marquées par une élégance austère, s’imposent dans les collections officielles. 

Parallèlement, son influence s’étend par l’enseignement. Professeur à l’Académie Julian, il forme une génération entière de peintres, soucieux de préserver l’idéal académique face aux assauts du naturalisme et de l’impressionnisme.

Son enseignement repose sur la primauté du dessin, sur la clarté des formes et l’étude rigoureuse du corps humain. Membre de l’Académie des beaux-arts dès 1891, il incarne cette fidélité aux principes hérités du grand siècle. Il s’éteint en 1911, alors que l’art académique, éclipsé par les avant-gardes, entre en déclin.

Focus sur La Vérité, Jules Lefebvre

Avec La Vérité (1870), Jules Lefebvre livre une œuvre-manifeste de l’idéal académique. Une femme nue, debout, tenant un miroir qu’elle élève au-dessus de sa tête, surgit sur un fond vaporeux. Son corps, d’une blancheur diaphane, semble baigné de lumière.

Le dessin, d’une précision irréprochable, sculpte les formes avec une exactitude presque classique. Le modelé, d’une douceur infinie, confère à la figure une sensualité maîtrisée, sans jamais sombrer dans l’anecdote. 

Lefebvre excelle dans l’art du nu, mais ici, il dépasse la simple virtuosité technique. La posture hiératique, le port altier, le regard impassible confèrent à cette Vérité une dimension allégorique.

Le miroir, attribut traditionnel de la Vérité, devient ici un instrument d’absolu : il ne reflète rien d’autre que l’idée même de la clarté et de la connaissance. La composition, sobre et épurée, renforce cette impression d’un corps transfiguré, détaché du réel. 

Tout est équilibre, pureté et maîtrise. Si Lefebvre s’inscrit dans la lignée de Bouguereau, il s’en distingue par une certaine retenue. Loin de la séduction immédiate, il privilégie la noblesse du geste et la perfection formelle.

La Vérité incarne ainsi l’apogée d’un académisme qui, en cette fin de XIXe siècle, touche à son ultime raffinement avant que les audaces de la modernité ne viennent bouleverser le paysage artistique.

Jules Lefebvre, huile sur toile

L’empreinte de Jules Lefebvre sur son époque

Jules Lefebvre s’impose à son époque comme un maître académique influent. Il fait partie de ces figures qui incarnent l’idéal de l’art académique au XIXème siècle. L’artiste impose rapidement sa maîtrise des techniques classiques de peinture ainsi que du portrait.

Peintre reconnu, il influence toute une génération d’artistes à travers ses élèves. Sa carrière en tant que Professeur à l’école des Beaux-Arts de Paris lui permet d’imprimer une marque durable sur des artistes de tous horizons et plus généralement sur l’enseignement artistique du XIXème.

Il forme notamment Georges Rouault, qui prendra des voies beaucoup plus expressionnistes et abstraites par la suite, mais aussi Louis Anquetin et Paul Landowski.

Lefebvre est entre autres célèbre pour ses portraits et son travail autour de la figure féminine. Le portrait féminin est en effet un jalon important de ses réalisations, il traite ses sujets avec une grande finesse – surtout dans le rendu des drapés.

Sa maîtrise quasi parfaite du dessin (d’un point de vue académique) et de la lumière confère aux sujets qu’il représente une grâce intemporelle. Au XIXème siècle, son œuvre est perçue comme un idéal de beauté, qui mélange sensualité et équilibre.

Ces caractéristiques font de lui un spécialiste incontesté du nu et du portrait féminin. Son approche, bien qu’académique, reste ouverte : l’artiste s’intéresse aussi aux tendances de son époque, notamment à ceux du réalisme et de l’impressionnisme.

Il démontre une capacité à allier tradition et modernité dans certaines de ses œuvres, prouvant ainsi son ouverture d’esprit malgré l’étiquette qui lui est assignée, en maintenant toujours une technique rigoureuse dans son travail.

Bien que son art reste solidement ancré dans la tradition académique, il joue aussi un rôle dans la transition vers des formes d’art plus modernes (il fut par exemple le maître de Rouault).

Par conséquent, Jules Lefebvre s’impose comme un témoin privilégié de l’évolution artistique du XIXème siècle, sa carrière s’étendant sur une période où l’art académique entre en concurrence avec de nouvelles avant-gardes.

En restant attaché à l’enseignement et à l’art figuratif, Lefebre est témoin des changements profonds qui restructurent le monde de l’art au XIXème, qui marquent à la fois la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère artistique.

Aujourd’hui, certaines de ses œuvres sont visibles dans des collections publiques, au sein de musées parisiens et ailleurs, mais la majorité de son travail est conservée par des collectionneurs privés, qui jouent le plus grand rôle dans la préservation de son œuvre.

Aux enchères, son travail est particulièrement apprécié par les amateurs et les collectionneurs d’art figuratif. Sa cote était au plus haut dans les années 2010, mais on remarque cependant un potentiel de hausse assez important sur les derniers passages en vente, ce qui laisse présager de bons résultats à l’avenir pour les œuvres de Jules Lefebvre.

Recognizing the artist's signature

Jules Lefebvre ne signe pas nécessairement ses œuvres. Si elles le sont, voici un exemple de sa signature :

Signature de Jules Lefebvre

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