Cote et valeur des tableaux, peintures de Clara Peeters

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Cote et valeur de l’artiste Clara Peeters

Clara Peeters est une artiste connue des amateurs de portraits. Sa visibilité sur le marché de l’art ne cesse de croître, sa cote est en train d’exploser et elle est de plus en plus demandée : on suppose que ses œuvres pourraient atteindre des montants inédits aux enchères.

Les artistes femmes du XVIIème siècle, élèves dans les ateliers de grand maîtres incontestés, ont produit des œuvres extrêmement recherchées aujourd’hui.

Pour cette dernière, son huile sur toile Roses, des lys, un iris et d'autres fleurs dans un vase en terre cuite, avec un pot d'œillets et un papillon sur un rebord s’était vendu pour 1 141 000€ en 2022, alors qu’il était estimé entre 1 141 000 et 1 711 000€, ce qui laisse présager un nouveau potentiel de hausse pour les œuvres de l’artiste.

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Style et technique de l’artiste Clara Peeters   

Clara Peeters (1585 – 1655) est une artiste hollandaise qui a surtout produit des natures mortes, en petit format. Le genre est encore très marginal au début de la carrière de l’artiste. Elle excelle dans la représentation d’objets précieux, de mets raffinés, de verreries et d’ustensiles métalliques, souvent sur des tables dressées avec soin.

Le style de Clara Peeters participe à l’émergence de la « banketje », nom de la nature morte de banquet flamand, qui se caractérise surtout par une rigueur descriptive.

Son trait est reconnu pour sa finesse exceptionnelle, elle représente chaque reflet, perle d’eau, bord de couteau ou détail floral avec une minutie quasi-orfèvre. Elle joue avec les reflets sur le métal ou le verre, allant parfois jusqu’à insérer son propre autoportrait en miniature dans une carafe ou une timbale.

Grâce à ce processus, sa signature est discrète mais revendiquée. La touche de l’artiste est lissée, invisible, mise au service de l’illusion visuelle.

L’éclairage provient souvent d’une source unique latérale, créant des ombres nettes et des éclats de lumière contrôlés. Elle rend avec brio les surfaces contrastées comme le moire des tissus, la brillance des objets en étain ou en argent, la peau d’un citron pelé ou encore du fromage.

Ses compositions ont vocation à mettre en valeur les jeux de transparence, de brillance et de matière, dans une approche sensuelle et ordonnée. Elle peint souvent des repas bourgeois ou aristocratiques : olives, gaufres, vin, fruits exotiques, poissons et épices rares.

Les objets qu’elle représente sont disposés avec une grande rigueur géométrique, souvent alignés en bord de table ou placés selon des diagonales douces. Ses œuvres combinent réalisme domestique et symbolisme discret, parfois moral (vanités, suggestions de temporalité ou de luxe éphémère).

A une époque ou trop peu de femmes sont autorisées à peindre professionnellement, elle s’impose par la qualité technique et la subtilité intellectuelle de ses œuvres. Clara Peeters offre ainsi une version de la nature morte moins spectaculaire que certains de ses contemporains masculins, mais plus tendue vers la perfection.

De nos jours, elle est reconnue comme l’une des fondatrices du genre dans les Flandres, et est l’une des rares femmes artistes du XVIIème siècle à signer ses œuvres avec régularité.

La vie de Clara Peeters  

Clara Peeters est née à Anvers, dans les anciens Pays-Bas espagnols, qui correspondent à l’actuelle Belgique. On ne connaît presque rien de sa famille ni de sa formation, mais elle montre très jeune une maîtrise technique impressionnante, ce qui suggère un apprentissage auprès d’un maître flamand déjà établi.

Elle pourrait avoir été formée dans un atelier masculin mais aucune inscription ne figure dans la guilde locale de Saint-Luc et ne confirme donc pas son statut officiel, ce qui était relativement typique pour une femme à cette époque.

Sa première œuvre connue est datée de 1607, ce qui indiquerait qu’elle peignait déjà à l’âge de 13 ans environ (selon certaines sources). Cette hypothèse est aujourd’hui encore débattue mais semble attestée par la signature.

Elle signe régulièrement ses tableaux, souvent avec la mention « Clara Peeters fecit », ce qui montre également une affirmation de sa qualité d’auteur dans un monde dominé par les hommes. Elle est également l’une des premières femmes artistes des Pays-Bas à avoir une carrière identifiable, grâce à ses œuvres qui sont dans la majorité bien conservées et datées.

Clara Peeters se spécialise très tôt dans la nature morte de banquet, un genre qui est en plein essor à l’époque, et qui est très lié à la prospérité bourgeoise flamande.
On situe sa période d’activité principalement entre 1607 et 1621. Son activité semble centrée à Anvers, mais certaines œuvres laissent penser à un passage par Amsterdam ou Haarlem, où elle aurait pu entrer en contact avec des artistes hollandais.

On ignore si elle fut mariée ou non, car aucun document d’état civil ne confirme ses relations familiales ou domestiques. Comme beaucoup de femmes artistes de l’époque, elle disparaît des archives après 1621, ce qui rend la seconde moitié de sa vie totalement inconnue.

Malgré ce silence, ses œuvres signées, datées et très cohérentes techniquement permettent d’indiquer une carrière professionnelle soutenue, probablement en atelier privé ou via ses commandes.

Longtemps oubliée par l’histoire de l’art, elle est redécouverte au XXème siècle grâce aux recherches sur la peinture flamande et sur les femmes artistes. Elle est désormais considérée comme l’une des pionnières de la nature morte flamande et une rare figure de femme peintre dans la première modernité européenne.

Plus tard, d’autres personnalités comme Anne Vallayer Coster ou Élizabeth Vigée le Brun en France mèneront à leur tour des carrières professionnelles à succès.

En 2016, le musée du Prado lui consacre une exposition monographique, c’est la première dédiée à une femme artiste dans l’histoire du musée.

Focus sur Nature morte avec fromages, artichaut et cerises, Clara Peeters

Nature morte avec fromages, artichaut et cerises est une huile sur panneau de bois de Clara Peeters conservée au Prado de Madrid, qui mesure environ 34 x 49 cm. L’œuvre présente une table de bois garnie de victuailles, avec une vue légèrement en plongée. On y voit des fromages entaillés, des artichauts, des cerises, du beurre, du pain, des récipients d’étain et de faïence.

La composition horizontale est serrée, centrée sur des aliments du quotidien, qui sont posés avec soin mais sans emphase théâtrale. Chaque objet est isolé mais intégré dans un rythme visuel très contrôlé, basé sur des formes circulaires (assiettes, fromages, bol, panier).

Il n’y a pas de figure humaine visible, mais une présence très incarnée de la main humaine à travers la coupe, la morsure et la disposition. Les détails sont d’un raffinement extrême (grain du pain, humidité des cerises, moelleux du beurre, rugosité de l’artichaut).

On aperçoit également un certain contraste entre les surfaces mates (fruit, mie) et brillantes (métal, céramique) qui est parfaitement maîtrisé. Peeters joue sur les textures variées et les effets de lumière localisée, sans surcharger l’image pour autant.

La source lumineuse est latérale, des ombres nettes et des rehauts lumineux précis accentuent le relief. Dans le couvercle d’un pot d’étain, on distingue en miniature un reflet où l’artiste aurait intégré son propre portrait (il s’agit d’une pratique qu’elle emploie dans plusieurs de ses œuvres).

Cela créé une relation entre spectateur, peintre et objet, dans un jeu de miroir intentionnel. Cette nature morte se veut apparemment humble mais est riche de symbole de fertilité, de consommation et de temporalité.

Elle peut également être interprétée comme une affirmation de la femme peintre dans le monde matériel, maîtrisant le regard, la main et la technique. Contrairement à certaines vanités contemporaines, l’œuvre ne suggère ni moralisme appuyé ni drame.

Cette œuvre est aussi un exemplaire du style mature de Peeters, avec une composition dense mais lisible, un rendu réaliste, un raffinement discret et la signature de son talent.

Elle combine virtuosité technique, humilité apparente du sujet et affirmation silencieuse de soi, qui constitue la marque de fabrique de cette artiste longtemps effacée par l’histoire.

Recognizing the artist's signature

Clara Peeters ne signe pas nécessairement ses œuvres. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

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